Ces gars-là sont capables de rester des journées entières, accoudés au bastingage, le regard tendu vers ces boules bizarres qui vont leur destin à l'autre bout de la piste, en des parcours biaisés. Rien n'est droit à la boule de fort : ni la piste, relevée sur les bords de 35 à 40 centimètres, ni les boules, d'un kilo et demi qui sont aplaties, cerclées de fer et pour tout arranger penchent d'un côté.
Ainsi va la boule dans le bon village de Mazé. Elle y est institution, d'ailleurs. Pas moins de six sociétés (dont une en plein air, une spécialité locale) allongent leurs bâtiments à l'air morose au bourg et dans les hameaux, au nord et dans les bas pays. Une demi-douzaine de jeux, c'est une moyenne, dans la vallée. A Mazé, où l'on revendique le berceau de la boule de fort, il en existait 32 au siècle dernier ! Subsistent aujourd'hui Le Loiron, La Maison Blanche, Les Bons Laboureurs, Le Milieu, La Crois Boujuau, La Pelouse. Sachant que chaque société abrite quelque 150 membres, Mazé tourne avec un bon millier de boulistes Les mordus, bêtes de concours, et les occasionnels. La boule n'est pas prête de s'arrêter de rouler sur les pistes mazéiaises. |
Page d'accueil | Page précédente | Haut de page | Page suivante |